Dans un monde de plus en plus individualiste, Twitter, Instagram, Snapchat, Facebook, YouTube, Snapchat, Tiktok, LinkedIn pour ne nommer que ceux-là, s’il est certain que ces derniers peuvent présenter un intérêt du point de vue du business ou des relations personnelles, ils peuvent également avoir des conséquences négatives.
Les réseaux sociaux sont en effet conçus pour capter et retenir notre attention. L’utilisateur moyen y passe ainsi environ 2h30 par jour. Que ce soit du point de vue du bien-être ou de la productivité, on peut donc vite pâtir de leur utilisation.
Les réseaux sociaux, comme tout outil, peuvent provoquer des conséquences négatives en fonction de leur utilisation. Les lieux de socialisation en ligne peuvent par exemple vite constituer des caisses de résonance. Sans démarche proactive de curiosité, les algorithmes favorisent notre inclinaison naturelle à fréquenter des gens qui pensent comme nous. On manque alors de hauteur sur certains sujets, et cela peut finir par nous jouer des tours dans notre vie personnelle ou professionnelle.
- Effets sur la santé mentale
Historiquement, la recherche sur les effets négatifs des réseaux sociaux s’est principalement concentrée sur les effets de Facebook, le réseau le plus massivement utilisé dans le monde.
À la suite de certains travaux, des chercheurs ont avancé qu’une utilisation problématique des réseaux sociaux avait toutes les caractéristiques de la perte de contrôle (utilisation excessive, efforts infructueux pour arrêter, envie pressante d’utilisation). Il semblerait effectivement qu’on puisse aboutir à une certaine forme d’addiction dans les cas les plus extrêmes.
Dès lors que l’on parle d’addiction, on pense d’abord aux substances et drogues les plus classiques, style héroïne, cocaïne, alcool, jeux vidéos, sexe, tabac… or la dépendance aux réseaux sociaux est pourtant de plus en plus facilement associée au terme « addiction »et devient de plus en plus courante chez les jeunes comme les adultes.
Des travaux ont également souligné le fait que le volume d’utilisation des réseaux sociaux était un facteur prédictif des problèmes de santé mentale. Il y aurait ainsi un lien entre le nombre d’heures passées sur les réseaux sociaux et les symptômes dépressifs et anxieux.
- Impact sur les relations et les compétences sociales
Si les réseaux sociaux permettent d’établir des relations en quantité, cette dernière n’est pas nécessairement synonyme de qualité. Certains chercheurs suggèrent ainsi que l’obsession avec le monde social en ligne diminue la qualité des relations saines que l’on construit en face à face.
En effet, dans les relations « hors-ligne », une grande partie des informations sont transmises par la communication non verbale (le ton de la voix, l’expression facile, la posture, le contact oculaire, etc.). En ligne, ces indices sont perturbés voire interrompus. On a moins d’informations pour interpréter les choses correctement. Or c’est essentiel pour construire des relations positives, indispensables à notre équilibre. Et même si l’utilisation des emojis vient en partie combler ce manque, cela reste tout à fait insuffisant.
- L’effet de comparaison sociale
Les grands médias en parlent désormais régulièrement. Un des dangers des réseaux sociaux est de considérer le contenu qui y est proposé comme une retranscription fidèle de la réalité. Or, qu’il s’agisse d’amis ou à plus forte raison d’influenceurs, le contenu partagé sur les réseaux est la plupart du temps filtré et construit pour être flatteur. Tout ceci favorise la comparaison sociale. Et ceci peut favoriser l’envie, la jalousie, le ressentiment ou la dévalorisation de soi. Le contenu consulté nous ramène à notre propre situation. On peut alors se sentir moins heureux, abouti et accompli par rapport à ce que les autres nous donnent à voir.
Néanmoins, si cela se transforme en inspiration ou en admiration, cela peut alimenter la croissance personnelle. Il faut néanmoins avoir suffisamment de recul, faire preuve d’auto-compassion et s’inscrire dans une démarche proactive pour tirer de tels bénéfices de l’utilisation des réseaux sociaux. C’est pourquoi l’insatisfaction semble tout de même dominer dans les études.
- Impact sur l’image corporelle et l’estime de soi
Via l’effet de comparaison sociale que nous venons d’aborder, c’est même l’estime de soi qui peut être dégradée par l’utilisation des réseaux sociaux. Plusieurs études chez les adolescents et les adultes ont ainsi identifié une corrélation entre l’utilisation des réseaux sociaux et une faible estime de soi.
Les réseaux sociaux favoriseraient les comparaisons sociales ascendantes (le fait de se comparer à des personnes qu’on perçoit comme supérieures à nous) et généreraient des émotions négatives. Comme ce qui est partagé sur les réseaux sociaux est rarement une représentation sans filtres de la réalité, la comparaison sociale qui en découle s’appuie dès lors sur des référentiels d’évaluation inappropriés et inaccessibles.
- Impact sur le sommeil
Outre les éléments cités plus haut, les réseaux sociaux peuvent aussi jouer contre nous à cause de leur influence sur notre sommeil. Certains peuvent avoir l’impression que le fait de parcourir un fil Instagram peut être source de détente avant l’endormissement. Or la recherche indique que ce type d’usage peut influencer négativement la qualité du sommeil. Et cela est d’autant plus important quand on utilise les réseaux sociaux 30 minutes avant d’aller au lit. Ce type de pratique peut même décaler l’endormissement et réduire le temps de sommeil total.
Sans surprise, tout ceci semble être à la fois lié à une excitation cognitive et émotionnelle, ainsi qu’à la lumière bleue émise par les écrans, qui bloque la sécrétion de mélatonine, une hormone importante pour la régulation du sommeil. Il est donc préférable d’éviter les écrans 30 minutes avant le coucher, surtout si ce temps d’écran est consacré à la consultation de divers réseaux sociaux.
- Diminution de notre productivité
Les médias sociaux nous incitent à être de plus en plus multitâches. Nous regardons souvent notre compte Facebook ou/et Instagram (ou autre) alors que nous sommes en train de travailler sur autre chose. On pourrait croire que cela nous permettrait d’accomplir deux choses en même temps, mais au contraire, notre concentration diminue et notre rythme de productivité baisse. Réduisez les sources de distraction pour une meilleure gestion du temps.
- Propagation de l’humeur négative
Les messages à connotation négative pourraient se propager entre les utilisateurs, selon une étude scientifique d’envergure menée auprès de plus d’un million d’utilisateurs Facebook.
Dans le cadre de cette recherche, les participants exposés à la pluie avaient davantage tendance à publier un message à connotation négative lié à ces mauvaises conditions météorologiques.
Par ailleurs, les chercheurs ont observé que pour toute personne affectée négativement par la pluie sur les médias sociaux, d’une à deux personnes pouvaient également être affectées par cet affect négatif, et ce, en l’absence des dites mauvaises conditions météorologiques.
En ce sens, les chercheurs émettent l’hypothèse selon laquelle les médias sociaux pourraient contribuer à une propagation de certains affects à plus grande échelle.
- Intimidation et harcèlement en ligne
Le cyberharcèlement est l’un des pires effets négatifs des médias sociaux sur les gens. C’est un problème qu’il ne faut pas prendre à la légère, car il peut avoir de graves conséquences.
En effet, le cyberharcèlement peut revêtir plusieurs formes comme : la création de faux profils, l’usurpation d’identité, la diffusion de rumeurs infondées ou encore l’envoi de messages d’insultes. Ces agressions répétées sur le long terme peuvent prendre des proportions importantes et impacter directement la vie des victimes.
De plus, ces messages, photos et vidéos publiées et échangées via les canaux numériques à grande échelle, laissent des traces même après que le harcèlement cesse. Les adolescents sont tout particulièrement touchés par ce phénomène.
- Passer moins de temps de qualité avec ceux qu’on aime
Avec nos appareils mobiles, les médias sociaux sont désormais accessibles de partout. Il est donc très facile de vivre dans le virtuel et de ne pas vivre tout à fait le moment présent. Les soupers entre amis ou les rencontres familiales, par exemple, sont souvent altérés par les gens qui sont connectés à leurs comptes Facebook au lieu de profiter des activités.
- Le nombre de mentions «j’aime» peut être un facteur de stress
Selon un sondage réalisé par la firme Léger, plus de 42% des personnes interrogées se disent stressées par la comparaison avec la vie des autres sur les réseaux sociaux. Les 18-34 ans seraient les plus affectés par cette pression sociale.
Le nombre de mentions « j’aime » sur Facebook est si important pour Myriam, 22 ans, qu’elle supprime les publications peu populaires: «À 40 « j’aime », je suis déçue», reconnaît-elle. Le sentiment d’être observé et jugé est élevé sur les réseaux sociaux, et cela peut représenter une menace pour l’ego. Et plus on a d’amis, plus ce sentiment de menace grandit, selon une étude rapportée par le Journal de Montréal. C’est peut-être le moment de faire du tri dans votre liste d’amis, qu’en dites-vous?…
- Sécurité et protection de la vie privée
Chacun de nos «J’aime» facebookiens, les opinions de nos amis ou encore les vidéos que nous partageons sont consignés, analysés et… vendus. C’est grâce aux métadonnées si des enchères publicitaires vous affichent la publicité d’un site que vous avez précédemment visité. Ce sont aussi les données de centaines de milliers d’utilisateurs qui permettent à Netflix ou autre plateforme de vous suggérer des films et des séries en se fiant à ceux regardés par des gens qui ont le même profil d’utilisateur que vous.
Du royaume de l’individualisme est né le déterminisme. De quoi se poser un certain nombre de questions quant à l’avenir de cette multitude d’informations collectée et catalogue nos goûts, habitudes, passe-temps, opinions… «Nous sommes beaucoup plus prévisibles que nous aimons le penser», soutient le sociologue français Dominique Cardon, auteur de l’essai intitulé À quoi rêvent les algorithmes.
À nous cependant de rester vigilants et de conserver une part d’intimité sur les réseaux sociaux. Car comme dit l’adage «pour vivre heureux…»