La masturbation masculine, tout comme féminine, est une pratique sexuelle essentielle à l’épanouissement et au bien-être sexuel. Seul ou en couple, elle permet de se donner du plaisir.
Pour certaines femmes, il est normal que leur homme se masturbe. Pour d’autres, la masturbation masculine provoque de l’inquiétude et de l’insécurité. Plusieurs croyances existent autour de la masturbation de l’homme en couple. Éclaircissements.
La masturbation peut encore rassurer un homme sur son fonctionnement sexuel, sa virilité, sa capacité à être un homme.
Et puis, certains hommes affirment tout simplement avoir deux vies sexuelles : l’une vécue à deux, et l’autre vécue seul. Aussi, votre conjoint peut-il pratiquer la masturbation comme une exploration personnelle, comme un plaisir, comme une détente, sans que cela présente de lien évident avec votre vie sexuelle commune.
Voilà la grande question. Le sentiment de certaines femmes est qu’elles devraient répondre à tous les besoins sexuels de leur partenaire. Si ce n’est pas le cas, la crainte de ne pas le satisfaire et qu’il en vienne à aller voir ailleurs apparaît. Pour d’autres, l’entente tacite est que la sexualité se vit seulement dans le couple. La masturbation devient ainsi une sorte d’infidélité.
OR, mesdames, le fait que votre conjoint se masturbe ne signifie pas du tout que votre homme n’est pas satisfait de votre vie sexuelle. La masturbation est un plaisir personnel qui n’est pas réservée aux ados ni aux célibataires. Cette pratique chez les adultes – hommes ou femmes – en couple est aussi courante. La masturbation n’est pas une façon d’exclure l’autre ; elle relève du fantasme et de l’intimité profonde de chacun.
Le fait que leur partenaire se masturbe amène des femmes à penser qu’elles ne sont pas assez séduisantes ou assez excitantes, à ses yeux pour qu’il choisisse d’avoir une relation avec elles. Cette crainte peut parfois être légitime, par exemple si l’homme refuse d’avoir une sexualité avec sa conjointe et qu’il se masturbe régulièrement. Toutefois, c’est surtout le matériel utilisé – souvent la pornographie – qui amène les femmes à avoir le sentiment d’être en compétition avec une image inaccessible qui éveille en elles l’impression de ne jamais pouvoir être à la hauteur.
La masturbation est une pratique universelle chez les hommes puisqu’à 18 ans, 98 % d’entre eux l’ont testée au moins une fois. Par la suite, la vie sexuelle solitaire varie beaucoup selon chacun. Certains hommes la pratiquent lorsqu’ils n’ont pas de partenaire, comme une compensation. Certains n’y ont plus guère recours après leur adolescence, et d’autres encore y ont recours régulièrement toute leur vie, même lorsqu’ils sont en couple épanoui sexuellement…. Tous ces hommes sont normaux, même s’ils fonctionnent différemment.
Cette pratique sexuelle solitaire peut servir de variable d’ajustement dans le couple. Si la femme éprouve un désir sexuel moins pressant, son partenaire peut trouver son harmonie sexuelle en complétant les relations de couple par une pratique masturbatoire. La masturbation est aussi assez souvent utilisée comme anxiolytique : chez un homme stressé, elle permet de faire baisser le niveau d’anxiété de manière naturelle et extrêmement efficace. Et, elle est bien moins dangereuse que les médicaments tranquillisants, le tabac ou l’alcool !
Le manque de désir peut être lié à son âge. Avec les années, le désir sexuel se fait souvent moins pressant, moins impérieux. La masturbation peut aussi avoir un impact sur le désir pour plusieurs raisons. Si votre conjoint éjacule lors de la masturbation, il existe ensuite une période réfractaire (qui peut durer plusieurs heures, voire plusieurs jours chez un homme âgé) pendant laquelle il ne peut plus éprouver de désir ou d’excitation sexuelle. De ce fait, si une éjaculation se produit le soir, le lendemain matin, il peut n’éprouver aucun désir sexuel, et aucune érection n’est possible.
Si votre partenaire utilise régulièrement des images pornographiques comme support de masturbation, cela peut créer des circuits d’excitation fonctionnant uniquement en présence de telles images. Si ces circuits sont stimulés très souvent, ils prennent la place des circuits plus traditionnels. Les stimulations plus naturelles deviennent alors moins efficaces.
Si votre conjoint pratique la masturbation en fantasmant dans sa tête, cela peut être bénéfique pour sa libido en alimentant ses fantasmes personnels, en le rassurant et le détendant. En revanche, s’il s’avère qu’il éprouve vraiment moins de désir sexuel, un bilan médical s’impose.
En revanche, si vous trouvez que votre conjoint s’adonne à la masturbation plus souvent qu’il ne vous fait l’amour, si vous ressentez un manque, une frustration, il va falloir aborder le sujet. Peut-être a-t-il un rythme sexuel différent du vôtre, des envies impérieuses et plus fréquentes que les vôtres et ne veut-il pas vous les imposer. Il peut s’agir aussi d’une différence chrono-biologique. Certains préfèrent avoir une relation amoureuse le matin, d’autres le soir ; ou bien matin et soir !
Cela vaut la peine en tout cas d’en parler. Et si, au bout du compte, vous ne parvenez pas à trouver une harmonie, consultez. Parfois, il est bon de faire intervenir une tierce personne, un sexothérapeute par exemple, qui saura vous aider l’un et l’autre à reprendre la communication verbale et sexuelle. Dans tous les cas, vous gagnerez à en parler.